Portrait Gilles Belley: La temporalité des vides
En partenariat avec le magazine Intramuros.
« Monde, finitude, solitude. Derrière les concepts fondamentaux de la métaphysique de Heidegger, Gilles Belley, lauréat de la Bourse Agora 2009, transcende l’ennui, transformant l’indicible en visible, l’immatériel en sémaphore. Effacer lui sert pour magnifier. Son travail sur la légèreté évoque le minimum. Entre recherches prospectives pour EDF, réflexion sur l’économie des ressources énergétiques recyclées et micro-infrastructures développées pour l’habitat, son design énergétique infiltre l’échelle domestique. Histoire d’époque. »
« Dans le domaine du Design, je me considère tellement comme amateur que la notion d’esthétique me paraît étrangère. J’en suis au tout début de la question. J’ai cependant compris que la beauté était le degré ultime du sens et de la cohérence des choses. L’évidence étant parfois de s’imprégner de cette beauté qui nous entoure, en admettant qu’il n’y a plus rien à faire ». Il revendique son penchant fleur bleue tout en s’avouant poreux à tout. Ses projets interrogent les énergies, les technologies pour en jouer formellement. À la recherche de zones de clarté, il utilise la forme graphique pour résumer les différentes notions de rapports entre l’homme et la réalité, articulant par interface la densité de sa réflexion. Mère pharmacienne, père médecin, deux sœurs dans les sciences, de la genèse à l’œuvre, Gilles Belley poursuit un parcours en tout point atypique, auteur d’une histoire citoyenne à la deuxième personne du singulier. À l’instar de son mémoire de diplôme sur « l’Ennui » soutenu à l’E.N.S.C.I. – Les Ateliers en 2001, il écrit, page après page, un livre dont chacun se sent le héros. Par peur du vide face au mode structurel. Pour déjouer l’absence d’appétence. Par quête de sens avant tout. Son humilité ne fait aucune ombre au Grand Prix de la Ville de Paris qu’il a reçu en 2008 dans la section Design. Il voue admiration à Enzo Mari et Jasper Morrison pour l’intégrité de leur démarche. L’éthique est sa colonne vertébrale. Fondamentale.
Ci-dessus, un extrait du portrait consacré à Gilles Belley dans le numéro 146 (Janvier-Février 2010) du magazine Intramuros (texte par Yann Siliec).
Quelques projets de Gilles Belley:
Autoroute A66, projet de radio et système signalétique pour autoroutes:
« Nootan », gamme de prises, interrupteurs et sur-plinthe:
Projet « Micro infrastructures pour l’habitat », lauréat de la Bourse Agora 2009: une série d’objets domestiques réalisés en agro-matériaux:
La brindille
La colline
Le fruit – Inflorescence
La plaine
Le rameau
Cet article est disponible en intégralité dans le n°146 d’Intramuros, dont voici la couverture:
le 1 février 2010 à 12 h 27 min
Cette semaine je me suis fâché avec un libraire qui ne voulait pas que je feuillette Intramuros avec un inconnu sur la couverture….Comment un designer sans costume rose, sans nez de clown, une photo pas mis en scène avec des airs de monsieur tout le monde?
La temporalité des vides, diantre , c’est le grand écart entre le show Maison et objets, design à (sur)vivre des fashions leaders, des genius designers et les petits designers sans vision, le « nez dans le guidon » Il faut que je creuse le sujet en esperant ne pas tomber dans u puit…. de science ….Maupado, Janus Milo ou Elodie Palasse….au secours !!!! J’en étais resté à Lehanneur, « Letanneur » comme dirait STARck qui commence à avoir Al Zimmer, Mathieu la science comme dit la presse en oubliant Edwards , son ombre , en oubliant le MIT dans le Mythe…
le 1 février 2010 à 12 h 44 min
Nous voila dans le design 3.0 , dans le design du futur , dans le design français en mutation et je vois venir ce que le philosophe de l’industie du futur Bernard Stiegler nomme le décrochage….Michel Bouisson du VIA nous explique , pas si sûr….
ll faudrait un vrai colloque, des podcasts , un vrai plan com et pedagogique du vrai web 2.0 3.0 pas seulement de la com par Marie Claire, elle , Madame Figaro ou les autres , au détour d’une allée de salon ou d’expo….du bout des lèvres et une cuisinière du futur? posée rue Daumesnil…. Qui va rue Daumesnil?
http://vimeo.com/4354368
le 1 février 2010 à 13 h 05 min
So watt , sans EDF Electra, nous serions dans un trou noir et nous n’aurions pas vu Gilles Belley. Il faut nous éclairer , pas faire de petites messes dans la petit salle du centre Pompidou entre experts sans pod cast, sans audio, sans texte, sans video, sans web 1.0, 2.0 ….. Autant distribuer le fric de l’industrie française du meuble , de l’UNIFA et du contribuables de haut de l’escalator de Beaubourg
http://webtv.edf.com/index.php/video/so-watt—l-energie-du-design/134/innovation-et-design/9.html
le 1 février 2010 à 14 h 49 min
Antoine Boucherie, étudiant en 2eme année de cycle ingénieur à l’ESEO d’Angers nous présente dans son blog la vision de l’électricité perdue, de l’énergie perdue de Gilles Belley
http://www.leblogdantoine.com/webdesign/une-multiprise-ultradesign-26
le 2 février 2010 à 12 h 57 min
Copie coller Muuuz, auteur Janus Milo
@ Prof Z – de Gilles Belley
Je ne sais que penser des ces personnes qui ont tout et qui s’ennuient. L’ennuie est un loisir qui n’est pas à ma portée. Ca me fait immédiatement penser à cet article piqué sur un « site ami » : http://blog.reflexdeco.fr/2010/02/unhappy-hipsters-at-home-in-the-modern-sad-world/comment-page-1/#comment-1211
Ca peut renvoyer indirectement et par effet de rebond, à la question de Starck « Que nous manque-t-il? »
le 2 février 2010 à 15 h 21 min
Très sympa ce lien vers reflexdeco!
Le site http://unhappyhipsters.com/, proposant une sorte de métaphysique de l’ennui, est vraiment à découvrir…
le 7 février 2010 à 19 h 12 min
Les légendes de « Unhappy hipsters » semblent directement sorties des albums de Jean-Philippe Delhomme (dernier opus en anglais du diplômé de Penninghen, et qui oeuvre pour AD : « The Cultivated Life; Artistic, Literary and Decorating Dramas » ). Troublant ! Et hilarant.
@Prof Z : Emily Pilloton avait consacré un article à Belley dès novembre (visiblement pas courant outre-atlantique) : http://www.interiordesign.net/blog/1860000586/post/1160050916.html
(BTW: Et si le « Bon design » de demain était celui qui abolit les antinomies » n’était rien d’autre que mon commentaire du travail de Seung-Yong Song … ce qui n’engage que moi ! )
le 7 février 2010 à 20 h 36 min
Bonjour Elodie.
Très bien vu d’évoquer le travail de Jean-Philippe Delhomme, dont nous sommes d’ailleurs assez fans, pour preuve:
http://revuedesign.wordpress.com/2008/07/14/design-addicts-jean-philippe-delhomme/
et
http://revuedesign.wordpress.com/2009/09/30/pioneers-of-change/.
Quant au site Unhappy hipsters, nous revenons dessus demain matin… car il mérite vraiment le détour.
A bientôt
AC