L’Objet en question(s): le luminaire Fold par Arnaud Lapierre
La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Après son diplôme obtenu en 2007 à l’ ENSCI/ Les Ateliers de Paris puis avoir été récompensé d’un Audi Talents Awards en 2011, le designer Arnaud Lapierre collabore avec de nombreux éditeurs. Aujourd’hui, il nous parle du luminaire Fold qu’il a imaginé pour le jeune éditeur Français Bibelo. Interview:
Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?
C’est une lampe d’ambiance, en acier plié. Il s’agit d’une lampe à la fois douce par son éclairage mais aussi par sa présence. Sa simplicité lui confère au final une forte identité formel qui lui permet de s’adapter à une large palette d’environnement.
Comment ce projet vous a-t-il été confié?
J’ai été approché par la jeune maison d’édition Bibelo, qui souhaitait lancer une nouvelle collection de meubles et d’objets domestiques. Parmi plusieurs projets proposés, nous avons opté pour un projet simple et efficace.
Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?
La première contrainte était de bien s’adapter dans une ligne éditoriale de Bibelo, contemporaine, intemporelle. Mais le principal était surtout de travailler en cohérence avec les savoir-faire industriel de l’éditeur : le travail de la tôle d’acier et ses dérivés.
Quel était votre concept ou votre idée de départ?
Il s’agissait d’un travail graphique minimal, une « allitération » formelle sur la répétition de ligne, de sa mise en forme comme une feuille pliée, simplement.
Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?
La forme du projet est liée à la technique : utiliser une place que métal laminée, puis lui donné du corps, par l’économie d’un seul moyen de production : le pliage par presse industrielle. Trois éléments sont ensuite soudés. La forme générale rappelle presque les avions de papier : une logique radicale et simplissime.
Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?
Albert Oriol, partenaire d’édition et ingénieur passionné a travaillé en étroite relation avec moi, pour développer chaque détail sur ce projet d’apparence très simple, mais finalement très complexe à aboutir.
Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?
Moi et Albert.
Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?
Les principales difficultés étaient de définir une taille / proportion idéale pour s’appliquer à un marché des luminaires contemporains. Beaucoup d’esquisses, dessins et maquettes ont été produits par le studio, puis validé par des plans techniques pour affiner les détails et assemblages. L’éditeur, de part de son savoir-faire, a réalisé différents prototypes pour valider ou améliorer certaines propositions du studio. Il fallait trouver de la finesse presque origamique sur une matière très résistante. Nous voulons aussi des couleurs anodisées, mais hélas abandonnées car trop complexes pour le volume de production. Sur combien de temps s’est déroulé ce projet? 16 mois entre le premier croquis, 3D, plans, maquette, proto et premiers de série ont été nécessaire.
Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?
C’est un objet abouti, une nouvelle typologie pour un prix de vent très humble. Je ne changerais rien sur ce projet, hormis une gamme plus grande en tailles et couleurs.
Et pour finir, où en est ce projet?
C’est un projet qui se vend bien. qui marche bien.
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