[DOCUMENTAIRE] : Éthique, design et utilité du designer
Il y a quelques jours, nous découvrions sur le blog Graphsim de Geoffrey Dorne un documentaire passionnant réalisé par Gauthier Roussilhe. Un film de 50 minutes baptisé « Ethics for Design » et qui soulève une question fondamentale : à quoi devrait servir un designer ? Explications et documentaire complet dans la suite de l’article.
Par Geoffrey Dorne du blog Graphism :
Il y a quelques mois j’échangeais avec Gauthier Roussilhe à propos du documentaire qu’il était en train de réaliser. Son sujet ? L’utilité du designer. Intitulé « Ethics for Design », ce film de 50 minutes se pose une seule question : à quoi devrait servir un designer ?
Présentation
« Si cette question est essentielle aujourd’hui c’est parce que ce que produit un designer – interfaces, services, produits, etc. – semble parfois aller contre les intérêts des usagers. Au travers d’interviews croisées entre designers et chercheurs et d’études de cas réelles, le documentaire interactif dresse un état des lieux de la profession et propose un nouveau cheminement aux actuels et futurs designers. Ethics for Design a été conçu avec une interactivité précise qui permet à l’usager de pouvoir choisir l’importance qu’il donne à chaque médium présent dans le documentaire (vidéo, photo, texte). Cette expérience va dans le sens du propos énoncé dans le documentaire en offrant une interaction basée sur l’intention de l’usager et non pas sur son impulsion. »
Un beau sujet donc puisqu’il est polémique pour certaines personnes et fondamental pour d’autres. Cette question de l’utilité de notre métier fait partie de la pratique de nombreux designers (de tous les designers ?). Pour illustrer un aperçu de cette réflexion, ont été interviewés des personnes comme James Auger (designer, ancien professeur au Royal College of Arts et professeur associé au M-ITI Madeira), Alain Findeli (de l’université de Nîmes et de celle de Montréal et du laboratoire Projekt), Sarah Gold (designer d’interaction et fondatrice de IF), Peter Bil’ak (designer graphique et dessinateur de caractères, fondateur de Typothèque, éditeur de Works that Work), Flora Fischer (doctorante et chargée du programme de recherche du Cigref) ou encore Nicolas Nova (chercheur et professeur associé à la Head Geneva).
On appréciera également l’effort réalisé sur l’interface de ce documentaire puisque la vidéo est traduite, le texte s’affiche en temps réel, des images également, etc. Une façon intéressante de créer un dialogue entre image animée et information contextuelle.
L’interface
Nous vous conseillons vivement de visionner ce documentaire directement sur le site officiel afin de profiter de tout le travail effectué autour de la vidéo.
Vous pouvez aussi voir le documentaire ci-dessous :
Ethics for Design from Gauthier Roussilhe on Vimeo.
Sur le même thème, retrouvez plus de projets en visitant notre catégorie études sur le design.
le 3 octobre 2017 à 15 h 33 min
On parle » d’usagers » ici? Et pas encore de « clients ». Même à la sncf les meilleurs employés commencent à préférer le mot « clients » à celui de « usagers ».
Dans un sujet ou on parle plus de mécaniques, de fonctionnalité mécanique il est normale de se poser la question » à quoi sert un designer! A rien.
le 9 octobre 2017 à 15 h 25 min
Le (vrai design) n’existe que par son axiomatique éthique, via 5 invariables qui s’auto-régulent : la culture de l’altérité incluant le Jeu, la recherche de l’authenticité, le respect de l’Homme et de la Nature, l’innovation originale et la simplicité comme ascèse.
Enlevez un critère et vous avez un succédané de design et de designer.
Tibor Kalman, disait que c’est pour cela (cette flamme) que nous y croyons.
le 11 octobre 2017 à 10 h 49 min
« Ne copie jamais » disait Prouvé à son petit fils… on est toujours dans le besoin d’éthique. Voilà ce que donne un design sans innovation originale, sans utilité, empruntant des chemins archi-convenus, sans aucun risque. Extrait du manifeste Che Fare d’Enzo Mari – août 2009 :
« Tous ceux qui aujourd’hui encore sont proches de l’essence du design sont conscients de la dégradation inexorable de ce qui est produit. Toutefois aucune critique objective n’émerge, même dans les univers non directement marchands comme les musées, les essais critiques, les expositions ambitieuses.
La cause en est à la fois la prolifération excessive d’un maniérisme radical ou traditionnel, pollué par des prescriptions individuelles inconscientes, ou par le cynisme. On continue à produire des objets et nommer cela « design », quand on devrait parler plutôt d’« art pompier » ou, plus généreusement, d’« art décoratif ». (…)
Certains de ces produits semblent à peu près décents, mais ils ne sont que la répétition maniériste de projets préexistants… »