L’Objet en question(s): les vases Brûme du Studio Fabien Barrero+Carsenat
La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, le designer Fabien Barrero, fondateur du Studio Fabien Barrero+Carsenat nous présente sa création « Brûme », de petits vases dont l’esthétique est dictée par des facteurs météorologiques, et donc partiellement aléatoire. Interview :
Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?
La douceur vaporeuse des matins de printemps, où l’errance des anges s’étend le long des vallées de la Dordogne. les vases Brûme sont réalisés à partir d’un processus spécifiquement développé au studio. Le résultat obtenu sur la faïence dépend des facteurs météo, humidité et du vent. Ainsi la matière réagit de manière différente pour chacune des pièces produites, créant la singularité en proposant des vases uniques.
Comment ce projet vous a-t-il été confié?
Le Studio Fabien Barrero+Carsenat ne réalise pas ou peu de pièces d’après commande ou bien cahier des charges d’un client. Nous réalisons des pièces au grès d’inspirations spontanées liées à l’observation de notre environnement, ou de rencontres avec nos artisans collaborateurs.
Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?
Après différentes phases de test et essais de nos argiles, nous avions comme contrainte de domestiquer (au moins un minimum) la réaction d’évaporation produite afin de préserver les détails nuageux. A savoir trouver l’harmonie, sans qu’ils ne soient trop peu prononcés ni trop présents. La température ambiante et l’humidité étant les deux principaux acteurs, il nous aura fallut apprendre à observer et être patient pour connaître le moment optimum avant cuisson.
Quel était votre concept ou votre idée de départ?
Nous avons débuté ce projet de collection de vases dans l’idée d’explorer diverses réactions chimiques que l’on peut observer sur les roches calcaires. Nos expérimentations nous ont conduit vers une recherche plus précise sur la faïence qui nous permettait de retrouver un caractère poreux, auquel nous pouvions donner forme au sein du studio.
Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?
La forme du vase donne une idée d’élévation, comme des cheminées. Ce qui est en cohérence avec l’esprit de ces brûmes graphiques qui s’expriment sur la faïence. Quant à la matière, il s’agissait de conserver.
Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?
Cette pièce est réalisée librement au Studio avec l’intervention externe d’un céramiste local avec qui nous collaborons sur beaucoup de projets.
Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?
La difficulté majeure concernant ces vases, a été de gérer un bon phénomène d’évaporation. Et malgré les temps notés pour les essais, l’hygrométrie ambiante est venue semer le trouble en faussant les paramètres prévus initialement.
Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?
Nous avons commencé la réflexion il y a déjà un an. Les phases d’expérimentations puis obtention d’un résultat donnent souvent lieu à une remise en question. Ce sont des parties de ping-pong entre ce que l’on imagine, ce qui se produit et au final le résultat avec ses compromis.
Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?
Rien pour l’instant.
Et pour finir, où en est ce projet?
Les vases Brûme sont actuellement disponibles à la vente. Notamment dans la galerie Oode à Amsterdam, ainsi qu’au showroom du Collectif Made in France en Transparence à Paris.
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