L’Objet en question(s): Le luminaire volant de Fabien Roy
La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, Fabien Roy, jeune architecte et designer basé en Suisse, nous présente son prototype de luminaire volant réalisé en collaboration avec le Laboratory of Intelligent Systems de l’EPFL (Swiss Federal Institute of Technology). Interview :
Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?
Ce travail de recherche explore la notion de mobilité d’une source lumineuse. A l’image de l’Anglepoise, luminaire offrant une liberté totale de positionnement de la source lumineuse au-dessus d’un bureau, « Low Gravity » entend étendre cette liberté à n’importe quel point dans l’espace. Ceci est rendu possible par le biais des nouvelles technologies. Il s’agit à l’heure actuelle encore d’un prototype étant au stade de recherche.
Comment ce projet vous a-t-il été confié?
Au départ, il s’agit d’un travail personnel. Très vite je me suis aperçu des contraintes extrêmes qu’un tel défi engendre et ai donc soumis mon idée au LIS Lab de l’EPFL (Laboratory of Intelligent Systems). Ce dernier, ayant trouvé le concept pertinent m’a proposé une collaboration.
Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?
Les contraintes aéronautiques m’ont conduit à optimiser de façon extrême les notions de poids et de flux d’air. La solution a été de thermo-former de fines feuilles de polystyrène afin d’obtenir les formes désirées en limitant au maximum le poids. Le solde des pièces a été produit par impression 3D. Sans compter le drône intégré au système, l’objet toutes pièces réunies pèse 35 grammes.
Quel était votre concept ou votre idée de départ?
L’idée de départ a été motivée par l’intensité émotionnelle que peut dégager un tel objet. Le geste de déposer la lanterne manuellement en un point précis dans l’espace et que cette dernière commence à léviter dès le contact avec l’utilisateur rompu est très poétique et émotionnel.
Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?
La forme s’inspire directement des tuyères de fusées permettant notamment de libérer la poussée du flux d’air contre le sol. La solution retenue pour alléger la structure est de proposer une coque auto-portante. Ceci permet de regrouper les fonctions structurelles et diffusantes en un élément unique.
Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?
Le LIS Lab de l’EPFL mentionné plus haut a été la seule collaboration sur ce projet.
Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?
Trois personnes.
Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?
Un grand nombre de prototypes a été testé afin de comprendre et améliorer la façon de voler d’un tel système.
Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?
Il s’est passé un peu plus d’une année depuis les premières esquisses.
Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?
S’agissant d’un prototype actuellement non viable, il s’agit de continuer à développer ses capacités et notamment à augmenter sa durée de vol, sa capacité à rester en vol stationnaire ou encore à régler les questions d’ergonomie concernant d’allumage, les recharges, etc…
Et pour finir, où en est ce projet?
Comme mentionné plus haut, le projet en est toujours au stade de prototype. Le concept a rencontré un bon succès auprès de quelques revues online spécialisées dans le design ainsi que dans quelques magazines.
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le 17 janvier 2018 à 8 h 39 min
Autonomie…. Bruit…..