Portrait Gabriele Pezzini: Culture Physique
En partenariat avec le magazine Intramuros.
« Qui écoute, oublie. Qui regarde, se rappelle’. Qui fait, maîtrise. À l’instar de l’adage de Bruno Munari, il ne confronte l’objet que s’il fait sens et affronte les étapes pour mieux les dépasser. Radical, conceptuel, Gabriele Pezzini n’apprécie ni le bluff ni le style. Son design opère à la manière d’un uppercut : direct, parfaitement placé, longuement réfléchi. De l’exposition-manifeste Che Fare signée à quatre mains avec Enzo Mari au Yacht XXL conçu pour Hermès et Wally, ses recherches fondent les bases de sa logique. Intransigeante et lucide. »
« Simplicité, Gestualité
Il rêve de voir le design enseigné dès l’école primaire. Pour apprendre à décrypter la matière, à appréhender l’objet, sa valeur, sa fonction. Il vitupère, s’emporte, sans jamais cesser de se battre contre le système pré-établi des réseaux. Volubile, passionné, il ne se lance jamais au hasard. Chercheur d’exigence, penseur invétéré dévoué à la compréhension de l’objet, Gabriele Pezzini s’adonne aux confins de la recherche et de la production industrielle pour atteindre l’évidence, domestiquant la technique au service de la pensée. Né en Belgique en 1963, italien d’adoption, il reconnaît au postulat de départ son obsession pour l’infaillible. « Avec un père mineur, une mère brodeuse, je me souviens d’avoir été témoin depuis l’enfance de la recherche de perfection ». Sans dieu ni maître, il a commencé à regarder le travail des autres après s’être formé. « Contrairement à la mouvance italienne, je ne suis pas le petit-fils d’Enzo Mari. Je me suis construit sans aucune référence. Notre seul point commun vient de notre rigueur, de notre puissance à réfléchir et à penser, ce qui dépasse l’action de l’objet, résultat du conditionnement social, des écarts d’âge, d’une attitude et d’une culture différentes ». »
Ci-dessus, un extrait du portrait consacré à Gabriele Pezzini dans le numéro 147 (Mars-Avril 2010) du magazine Intramuros (texte par Yann Siliec).
Quelques projets de Gabriele Pezzini:
« Sunny Day Bench ». Un banc monoplace réalisé pour l’exposition « Open your mind » et édité par Union Corporation (2006):
« Walking Carpet », un tapis très graphique redessinant le « Huit » d’un circuit automobile. Nice Compagny (2001):
« Moving », un tabouret en polyéthylène, Maxdesign (2003) présenté à l’occasion de l’exposition « Che Fare »:
« Orion », une valise cabine à roulettes en aluminium renforcé de fibre de carbone et finition cuir pour Hermès (2009):
« Water Pot », un mélangeur équipé d’un logement pour brosse à dents, en acier inoxydable. DRK Group (2001):
L’hélicoptère Hermès, un partenariat avec Eurocopter:
Cet article est disponible en intégralité dans le n°147 d’Intramuros, dont voici la couverture:
le 20 mars 2010 à 16 h 18 min
très interessant article: » la France court au désastre en oubliant qu’un designer est aussi un entrepreneur »