Abitare la città
A partir de demain, le FRAC centre d’Orléans accueille une exposition dédiée au travail d’Ugo La Pietra , architecte, designer et artiste italien, né en 1938, et membre de la scène radicale des années 1960 et 1970.
Théoricien et homme de revues, membre de Global Tools à partir de 1973 (laboratoire expérimental et contre-école d’architecture et de design, qui a compté dans ses rangs les plus importants créateurs italiens des années 1970 : Alessandro Mendini, Ettore Sottsass et Gaetano Pesce entre autres), il participera à une critique du modernisme et à l’apparition d’une « contre-architecture » à un niveau international.
Il participera à de nombreuses expositions et manifestations, notamment la fameuse « Italy : The new domestic landscape » présentée au MoMA en 1972… Il a également collaboré à plusieurs revues : « In » (fondée en 1969), « Domus » et « D’Artigianato tra arte e design » entre autres, et a rédigé de nombreux d’articles.
L’exposition présentée au FRAC dévoile quelques uns de ses projets fondamentaux des années 1960 et 1970, ainsi que plusieurs objets et films, dans une scénographie originale conçue par le designer lui-même.
— Le texte suivant est issu du site Internet du FRAC centre —
Dès le début des années 1960, il s’intéresse aux expérimentations des architectes viennois (Hollein, Pichler…). Explorant le thème de la « synesthésie des arts », il œuvre au décloisonnement des formes et des disciplines par le dessin, la peinture ou l’architecture.
À partir de 1967, il radicalise sa critique du fonctionnalisme et des valeurs consuméristes qui « asphyxient » selon lui l’individu. Ugo La Pietra met en place un « système déséquilibrant » qui, à travers objets, environnements audiovisuels, immersions, vise à étendre notre champ de perception et à rendre actif le spectateur.
À partir des années 1970, le territoire urbain devient son objet privilégié d’expérience. Muni d’« outils de décodage », La Pietra arpente la ville dans ses moindres interstices, en quête de « degrés de liberté ». Utilisant la photographie, le film, le dessin ou le photomontage, il détourne et réinterprète méthodiquement l’espace urbain. La ville est pour lui tissée de nos comportements et de nos choix : « Habiter la ville, c’est être partout chez soi ».