La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, l’équipe de The Volt Makers, une start-up qui s’apprête à lancer une batterie rechargeable manuellement et transformable en lampe, détaille pour nous l’histoire de ce projet.

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Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?
Le projet a débuté il y a plus de deux ans, et consiste en la conception d’une batterie de secours rechargeable manuellement. Ce produit, le Voltmaker, permet de recharger tous les appareils USB (smartphone, appareil photo, MP3 player…). Le Voltmaker peut également être transformé en lampe par l’ajout d’un module branché en USB.

Comment ce projet vous a-t-il été confié?
Ce projet est né de la volonté de créer une start-up et de développer un produit à énergie renouvelable, intégrant design et performance.

Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?
Les principales contraintes étaient les suivantes:
- Créer avec de très faibles moyens un produit innovant qui demande la coordination de nombreuses compétences (électronique, mécanique, design…). Nous avons aujourd’hui un prototype qui fonctionne et nous avons lancé une campagne de crowdfunding nous permettant de financer la fabrication des premiers Voltmakers. Nous avons également été aidés par de nombreux partenaires et avons reçu des financements publics.
- Allier performance techniques et forme de l’objet (arriver à placer la batterie, la génératrice et la carte électronique) dans un espace réduit (15 cm de long dans 3,5 cm de diamètre).
Quant à eux, les enjeux étaient de parvenir à réaliser un produit fiable, innovant, ludique. Nous pensons avoir réussi la combinaison de ces 3 éléments.

Quel était votre concept ou votre idée de départ?
Le concept était de repenser la dynamo. Nous nous sommes inspirés de la crécelle (instrument de musique datant du Moyen-Âge) afin de créer un produit fondamentalement différent de ceux existants actuellement. De plus, cela permet de pouvoir générer de l’énergie en utilisant une seule main (par opposition aux systèmes à manivelle).

Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?
Le Voltmaker a une forme tubulaire pour assurer une bonne prise en main. Cela permet également une recharge ludique. Nous avons choisi l’aluminium comme matériau extérieur pour son aspect esthétique et sa résistance dans le temps.

Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?
Nous avons collaboré avec de nombreux professionnels dans tous les domaines (graphiste, designer, entreprise spécialisée en électronique de puissance, en mécanique, professionnels de la communication (réalisation de la vidéo), etc. Nous avons également été intégrés dans l’incubateur des Arts & Métiers.

Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?
Nous sommes 4 associés: un ingénieur en électrique et mécanique, un designer, un commercial et un professionnel de la communication. Par ailleurs, nous avons travaillé avec 3 entreprises pour réaliser le prototype, une graphiste, une équipe de communication (2 personnes pour la réalisation d’une vidéo et 2 acteurs), un expert-comptable, un conseiller Cap’Tronic (OSEO), un cabinet de propriété intellectuelle et les conseils de l’incubateur des Arts et Métiers. Au total, plus d’une vingtaine de personnes ont participé à ce projet.

Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?
Les principales difficultés ont été de réaliser un travail de qualité digne des plus grandes entreprises, avec des moyens humains et financiers d’une start-up. Nous avons réussi à contourner cette problématique en fédérant autour de notre projet de nombreux professionnels qui ont apporté leur savoir-faire gratuitement ou de manière très abordable.

Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?
Le projet a démarré en février 2011. Nous avons créé l’entreprise The Volt Makers en avril 2012 et avons finalisé le prototype en mars 2013. La campagne de prévente a été lancée il y a quelques jours, le 26 mai 2013.

Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?
Dans le produit en lui-même, très peu de choses. Dans la manière de créer une entreprise et de la développer, très certainement. Nous devions en effet apprendre de nombreuses choses et nous avons parfois perdu du temps à explorer diverses pistes (financement…) qu’aujourd’hui nous n’explorerions pas. En suivant une autre trajectoire, nous serions arrivés au même résultat mais peut-être en un peu moins de temps.

Et pour finir, où en est ce projet?
Nous avons lancé une campagne de crowdfunding sur Indiegogo qui s’achèvera le 5 juillet prochain. Notre objectif est de réaliser $200 000 de prévente. Ces fonds nous permettront de financer les études d’industrialisation, les outillages (moules) et la réalisation des premiers Voltmakers par notre partenaire industriel.

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Quelques images du projet:

Cet article a été publié le 30 mai 2013 à 3 h 00 min dans la catégorie ACTUS, ANALYSES ET REGARDS, L'Objet en question(s).