Notre visite à la Biennale Internationale Design Saint-Etienne
Après une précédente édition placée sous le signe des mutations du travail, la Biennale Internationale Design de Saint-Etiennevient d’ouvrir les portes de sa 11ème édition avec comme fil conducteur le thème : « Me, You, Nous : Créons un terrain d’entente« . Une édition qui souhaitait visiblement se réorienter vers un large public avec une approche plus simple à appréhender pour les néophytes. Au-delà de la thématique sur laquelle nous reviendrons, nous avons surtout été frappés par la volonté des organisateurs, sous le commissariat de Lisa White, de replacer le design au cœur du quotidien des visiteurs. Une manière de rappeler que des designers se cachent derrière tous les objets et services de la vie de tous les jours.
La thématique « Me, You, Nous : Créons un terrain d’entente » tente de replacer le design comme une réponse indispensables aux enjeux et défis qui se jouent actuellement au plan planétaire. Quelles stratégies mettre en place face aux urgences environnementales, sociétales ou consuméristes qui se dressent face à nous ? Retour sur les expositions qui ont jalonné notre parcours à la cité du design.
Systems not stuff
Cette première exposition revient sur le design dans sa globalité, rappelant au public que le design ne se cantonne pas à la production d’objets, mais qu’il est en réalité un ensemble de systèmes qui produisent des services, des expériences, et bien sûr des choses. L’exposition balaye un grand nombre de thèmes, allant de la biofabrication, à l’inclusion, en passant par le recyclage et la robotique…
Design in Tech
Porté par le designer John Maeda, à la tête de l’équipe de design d’Automatic (l’éditeur de WordPress), cette exposition revient sur le rapport du design et du numérique. Cette exposition revient sur ces technologies qui tentent, par le biais du travail des designers, de se faire moins intrusives et plus inclusives. Une accessibilité qui se démocratise mise en scène dans un espace reprenant les codes et pictogrammes de nos smartphones à l’échelle d’une salle d’exposition.
Dépliages
Cette exposition constitue pour nous le meilleur exemple de la volonté de cette Biennale de replacer le design au cœur du quotidien des visiteurs. En dépliant des objets et des services imaginés par de grandes entreprises françaises, l’exposition donne à voir les ressorts créatifs, permettant de mieux comprendre le travail des designers dont le but premier est de répondre aux problématiques identifiées et associées à un bien ou un service.
Invitée d’honneur de cette Biennale, la Chine a droit à deux expositions de grande ampleur :
Stefania
Village utopique imaginé par les élèves de l’ESADSE, Stephania s’apparente à une exposition/expérience. Une cinquantaine de projets réalisés par des étudiants viennent démontrer une approche du design pluridisciplinaire, polyglotte et joyeuse. La scénographie, imaginée comme un village à l’échelle 1 vivra pendant les 30 jours de la Biennale en organisant de nombreuses manifestations événementielles.
Equi-libre
Exposition centrale du partenariat entre la Chine et la Biennale, cette exposition réalisée sous le commissariat de Fan Zhe, propose de revenir sur les mutations du design chinois. Longtemps considéré comme l’usine du monde, la Chine connait une profonde révolution scientifique et technologique. Une nouvelle génération de designers chinois, consciente des enjeux et de la spécificité du pays s’attachent à répondre à de nombreuses composantes : penser pour le très grand nombre, agir vite, inscrire les nouveaux besoins de la population dans leurs créations… L’exposition, divisée en trois partie revient sur l’histoire du design chinois et son futur en retraçant la route du design chinois de 1949 à nos jours avec de très nombreuses pièces présentées.
Pour conclure, cette édition de la Biennale nous a beaucoup séduit par sa capacité à simplifier son propos sans oublier de traiter des sujets en profondeur. L’ouverture à semble-t-il été l’objectif principal des organisateurs, tant ce sujet a été abordé lors des différents discours et prises de parole auxquels nous avons assisté. Un contenu qui laissera peut être certain sur leur faim, mais qui saura séduire le grand public, en lui rappelant que derrière sa bosse à dents ou l’interface de son compte instagram, se cachent des designers.
Photographies : © P. GRASSET
Pour découvrir plus d’informations sur la Biennale Internationale Design de Saint-Etienne, visitez son site internet.
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