Interview Lionel Doyen
Nous interviewons aujourd’hui Lionel Doyen, designer indépendant et responsable du design pour la marque Quinze & Milan.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre formation et votre parcours professionnel?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est le graffiti qui m’a amené au design. J’ai un diplôme de concepteur designer produit, option marketing (formation en alternance).
J’ai commencé à travailler à Paris et Lyon dans une agence de design industriel. J’y développais des projets ferroviaires, de biens d’équipement, de produits électroniques et médicaux.
J’ai ensuite adopté le statut d’indépendant, en vue de travailler avec diverses équipes dans différents domaines et pour acquérir d’autres compétences.
En 2008, j’ai intégré en tant que designer / project manager le groupe Quinze & Milan sous la direction artistique d’Arne Quinze. Depuis maintenant 3 ans, je suis consultant responsable du design pour la marque, avec laquelle je développe des projets de partenariats.
J’ai optimisé et complété les collections existantes, je développe de nouvelles collections de meubles, et je participe aussi, avec l’équipe marketing, au développement d’image de la marque sur le marché français, scandinave et asiatique.
J’envisage maintenant de lancer ma propre activité, principalement dans le domaine du design industriel et du conseil stratégique.
Sur quel(s) sujet(s) travaillez-vous en ce moment?
Actuellement, je travaille sur la mise en place d’un partenariat avec un designer hollandais et un designer américain, sur le développement de projets avec des architectes français, et une nouvelle offre produits pour Q&M.
J’ai également un projet en collaboration sur l’inox, pour une exposition à Londres, ainsi qu’une montre à développer, une table de repas, une commande de meubles de cuisine et salle de bain, et le design de sneakers pour un jeune créateur parisien.
Combien de personnes compte votre agence?
En ce moment, je travaille essentiellement seul, mais je projette diverses collaborations avec des partenaires ayant des aptitudes complémentaires, ou éloignées. C’est très enrichissant.
Quelle est votre méthode de travail habituelle?
Pour les commandes, la relation avec le client est au premier plan afin de bien définir ses attentes, ses contraintes et établir un climat de confiance. Pour la phase de réflexion, je synthétise toutes les informations en y intégrant une fonction d’usage et propose une ou plusieurs solutions.
Je procède aux ajustements jusqu’à l’aboutissement.
Je considère l’échange, avec les différents acteurs d’un projet, indispensable à sa réussite.
Pour les projets personnels, l’instinct, un postulat, un matériau, une technologie, définissent l’intention de départ.
Sinon, plus généralement, mon process de création s’articule suivant trois axes: dessin, développement en 3D et/ou maquette, et mise au point en CAO.
Fréquentez-vous les blogs et sites Internet consacrés au design, et si oui lesquels?
Oui un peu, on va dire que je me tiens au courant. Je consulte notamment Dezeen (pour les projets d’architecture), Notcot, et le magazine mensuel de La Revue du Design, qui est une bonne formule.
Y a-t-il un ou plusieurs designers, ou créateurs, qui vous inspirent au quotidien?
Inconsciemment, je pense qu’il y en a beaucoup et la difficulté est justement de ne pas être trop influencé.
Par exemple, j’aime beaucoup le travail et la réflexion de Matali Crasset, l’imagination, le business model d’Ingo Maurer, ou encore Diter Rahms pour son intemporalité…
S’il y avait une chose à changer dans le design?
Que la France s’ouvre réellement à l’innovation en prenant des risques, qu’il soit plus facile de mettre en place des projets innovants, encore trop souvent freinés par des lourdeurs administratives et qu’il soit plus aisé de se faire éditer (sans nom).
Et comme la plupart des designers, je préfèrerais que le design soit réellement pensé comme une discipline globale, utile, accessible à tous.
Quelle est la commande que vous aimeriez vous voir confier?
J’aimerais beaucoup travailler sur un projet global d’aménagement d’espace public.
De votre point de vue, le métier de designer est-il enviable aujourd’hui?
Oui, comme beaucoup d’autres métiers, quand on l’exerce avec passion, sans lassitude et qu’on bénéficie d’une certaine liberté d’action.
Tout dépend de nos attentes personnelles. Il permet de faire de belles rencontres, d’échanger, de confronter ses idées, de se remettre constamment en question, et dépasser les limites.
Pour finir, un livre, un site Internet, un film, une découverte récente… que vous auriez envie de partager avec nous?
L’auteur et metteur en scène Joël Pommerat (Compagnie Louis Brouillard).
Il a une façon très personnelle, avec peu d’artifices, de créer une véritable illusion, de plonger le spectateur dans un univers.
J’ai vu Cendrillon au théâtre national de Bruxelles, j’ai adoré sa façon de réactualiser ce conte.
Il y a intégré pour la première fois de la vidéo, qui donne une profondeur singulière au décor, c’est surprenant et très réussi. Et ceci en toute objectivité, même si c’est un ami, Renaud Rubiano (pour ne pas le citer…) qui a travaillé sur la vidéo.
J’ai vu deux de ses derniers spectacles et j’ai hâte d’en voir d’autres.
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Quelques projets de Interview Lionel Doyen:
Table de repas en chêne massif (exemplaire unique).
Chaise longue d’intérieur composée de mousse polyuréthane coatée et d’une structure en chêne massif.
Système d’étagères modulables (métal plié et hêtre massif) « Fingers ».
Aménagement du nouvel office de tourisme pour la ville de Gent (Be), création d’une table intéractive de 12 m de long et d’un système de projection d’écrans tactiles.
Système d’assise pour espaces publics « Airbench ».
Stand et présentation du concept de fauteuil 2nd skin et table basse R26 pour le salon du meuble de Milan 2011.
le 22 août 2012 à 9 h 21 min
lionel,
je me permet de reposer la question :
tu fais du graffiti ? alors , c’est quoi ton tag ?
pour voir le niveau…
Hoctez one
le 23 novembre 2012 à 14 h 45 min
C’est la mode de dire que c’est le graffiti qui amene au design…
Le graffiti cela m’a amené au commissariat… mais du coup, au moins,
j’ai une « street credibility » … Hey copain, si tu retrouves ton nom de graff,
tiens nous au jus…
Hoctez one