L’Objet en question(s): le lampadaire Optimisme par Florent Degourc pour Bibelo

La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, le designer Florent Degourc nous en dit plus sur le lampadaire Optimisme qu’il a imaginé pour la jeune maison d’édition Bibelo.

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Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?

Optimisme est un lampadaire à destination de l’habitat, muni d’un variateur d’intensité et réglable en hauteur.

Comment ce projet vous a-t-il été confié?

C’est suite à la visite d’une personne travaillant pour l’éditeur Bibelo sur mon espace du OFF de la Paris Design Week en septembre 2014 que le projet a vu le jour. Il était dans mes cartons depuis 2009.

Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?

Les principales contraintes ont été d’un point de vue statique. Les normes imposent une stabilité de l’objet lorsqu’il est soumis à une forte inclinaison et il a donc fallut travailler sur l’empattement des pieds. Ajouté à cela, il fallait que lors de cette inclinaison, le câble électrique reste en place sur la partie haute. J’ai donc proposé une modification minime au niveau des poulies. Ce sont vraiment ces deux points techniques qui ont posés le plus de questionnements.

Quel était votre concept ou votre idée de départ?

L’idée m’est venue en 2009 lorsque j’étais encore designer en agence. C’était le début de la crise économique et tout le monde en parlait. Et de mon bureau j’avais une vue sur tout Nantes mais mon paysage était parsemé de grues d’édifices en construction. Du coup je ne comprenais pas bien le lien entre une crise économique émergente et ce paysage car selon moi la santé économique de la ville se traduisait par le nombre de constructions en cours. Il m’est donc apparut sympathique de vouloir apporter une touche d’optimisme dans les foyers. La lumière s’est imposée toute seule comme vecteur universel.

Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?

Simplifier l’image de base de la grue telle qu’on la connaît. Même si sur un engin de travail comme une grue son esthétique résulte principalement de la fonction, je ne voulais pas tomber dans le figuratif. Compliquer un dessin est bien plus facile que de tendre vers l’épure. Pour les matériaux, je me suis simplement basé sur des choses simples et que j’affectionne.

Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?

Mon principal interlocuteur au sein de Bibelo est Albert Oriol, un des deux associés. Il est l’interface technique nécessaire. Même si j’essaye au maximum de livrer des projets réfléchis techniquement, il est primordial de discuter avec lui de la faisabilité de telle ou telle technique au sein de leurs ateliers.

Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?

De ceux que je connais, on peut dire cinq personnes connues entre les personnes de Bibelo et moi. Ensuite il reste l’inconnue de l’atelier, des fournisseurs, etc…

Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?

Entre le moment du premier contact et la sortie du produit il s’est passé deux ans. Mais je ne crois pas que cela soit significatif compte tenu que Bibelo est en plein lancement.

Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?

Le projet est né de contraintes techniques, désirs personnels, consensus avec l’éditeur donc je crois qu’il est le reflet d’un travail à plusieurs même si l’idée initiale est très proche de l’objet final. Si je pouvais changer quelque chose ce serait sûrement la technologie d’éclairage à LED par du OLED qui permettrait d’affiner l’abat-jour mais le prix ne serait plus si abordable.

Et pour finir, où en est ce projet?

Le projet est disponible sur le site de l’éditeur Bibelo.

Le lampadaire Optimisme en images, et ses croquis préparatoires :