La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Le designer Thibault Pitois nous parle aujourd’hui de la création de la série de tables Spaceships, des créations qui mêlent les matières, misent sur la récupération et se jouent de l’approche formelle. Interview :

Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?
- Mon projet avait pour but de valoriser des chutes d’un chantier précédent. Il me restait de belles pièces de chêne que je ne pouvais me résoudre à jeter. J’ai donc crée avec ce que j’avais. Le design des pièces a découlé directement de la forme des chutes que j’avais.

Comment ce projet vous a-t-il été confié?
- C’est de la création pure. Aucune phase de dessin. Purement empirique, fait petit à petit en collaboration avec le métalliser Julien Goffinet.

Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?
- Faire avec ce que l’on a et avec le minimum d’investissements. Prouver que l’on peut faire quelque chose d’abouti et d’esthétique avec des « déchets », il suffit d’un peu de temps et d’envie.

Quel était votre concept ou votre idée de départ?
- Faire avec la pièce que j’ai, c’est la pièce qui a décidé de ce qu’elle allait être. Un peu comme un tailleur de pierre qui doit mettre en valeur la pierre qu’il a. Qu’elle soit grosse, petite, avec ses défauts… La matière impose sa loi.

Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?
- Pour la table décomposée, j’ai retourné toutes pièces dans tous les sens, essayant toutes les combinaisons pendant plus d’une heure pour que chaque pièces donnent un ensemble cohérent. Pour la console, c’est le piétement qui a été l’objet de plus d’attention. On voulait vraiment que ce soit aérien.

Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?
- Aucun, nous étions en total autonomie. Nous travaillons seuls.

Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?
- Julien Goffinet et moi-même.

Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?
- Aucune, si ce n’est de composer avec le matériau de base.

Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?
- 3 jours de travail à 2.

Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?
- Non, mais j’aimerai pouvoir en refaire. C’est rare d’avoir une telle liberté de création.

Et pour finir, où en est ce projet?
- Beaucoup de retours positifs. Elles sont en vente chez Ligne Roset depuis 3 mois. Elles attendent un propriétaire.

Pour finir, pourriez-vous nous parler de votre parcours ?
- Reconverti de la publicité à la menuiserie. Autodidacte pour une grande partie, j’ai créé L’Atelier Pan en octobre 2015. J’ai d’abord créé des meubles sur mesure pour moi-même et pour des amis. J’ai, par la suite, lancé quelques objets de décoration (luminaires, tabouret, table-basse…) et maintenant, je travaille beaucoup pour de l’agencement pour des particuliers et des entreprises (restaurants, bar…). J’essaye de garder un peu de temps pour designer et créer des nouvelles choses.

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Cet article a été publié le 19 janvier 2017 à 12 h 22 min dans la catégorie L'Objet en question(s), Mobilier.