• Design atmosphérique

    Territoires déterritorialisés. Vue globale.

    L’architecte suisse Philippe Rahm, lauréat de la dernière carte blanche du VIA (l’une des plus intéressantes de ces dernières années) dévoilait lors du dernier salon Maison&Objets sa vision « atmosphérique » du design, consistant à intervenir tout autant sur des éléments « matériels » (les objets en eux-mêmes) que sur d’autres plus immatériels et sensibles (l’air, la chaleur, la lumière…).

    Intitulée Territoires déterritorialisés, sa carte blanche proposait quatre modules, destinés à modifier notre rapport à l’espace et à la nature.

    Le premier, le module Ventilation est une structure proposant une aération douce par renouvellement d’air double flux. Elle extrait l’air extérieur et le préchauffe en le mettant en contact avec l’air chaud sortant du bâtiment. Inversement, l’humidité et l’air vicié ambiant, qui ont servi à réchauffer l’air extérieur, sont rejetés vers l’extérieur. Ce principe, réversible, est le plus efficace au niveau énergétique. Des lamelles de bois, insérées dans l’appareil, participent à la régulation de l’humidité ambiante, en absorbant ou en rejetant de la vapeur d’eau. Les essences utilisées sont celles présentes dans le Bassin parisien, et elles ont été choisies en fonction des vents arrivant dans la capitale.

    Module Ventilation. Photo © A Dupuis

    Le module Eclairage propose de reproduire le cycle journalier lumineux d’un 15 mai à Paris (avec des levers de soleil artificiels à 6h07 et des couchers à 21h26). L’idée de Philippe Rahm est de nous « reconnecter » avec les rythmes naturels, plus satisfaisants d’un point de vue physiologique. Un interrupteur manuel permet toutefois, selon les besoins, de sélectionner une heure de cette journée type.

    Module Eclairage. Photo © A Dupuis

    Le module Chauffage est quant à lui composé de deux structures, une haute et une basse. Il existe, entre elles deux, une différence de température : celle qui est fixée au plafond est à 22°C et celle qui est posée sur le sol à 18°C. Cette différence créer une tension thermodynamique amenant un déplacement de masses d’air, assimilable à un vent intérieur, qui a pour effet de mieux répartir la chaleur dans la pièce et de baisser la moyenne de température des radiateurs, donc la consommation d’énergie. Là encore, Philippe Rahm a sélectionné des roches provenant du Bassin parisien.

    Module Chauffage.

    Pour profiter de ces différents « microclimats », caractérisés par des chaleurs, des luminosités, des vents… différents, l’architecte a imaginé trois assises situées à des hauteurs différentes.

    Mobilier

    Comme aime à le rappeler Philippe Rahm, l’eau qui coule dans nos robinets est souvent plus propre et plus « naturelle » que celle de nos rivières. Une « seconde nature » est ainsi créée, artificiellement. C’est ce principe, poussé et amplifié, qu’il proposait dans sa carte blanche. Car selon lui, ce que nous avions coutume d’appeler le « naturel », au sens de ce qui n’a jamais été modifié par l’homme, n’existe plus. Et si nous voulons le retrouver à nouveau, c’est à nous de le recréer, artificiellement.

    Sources : philipperahm.com, via.fr.


    Aucun commentaire

    1. eva dit:

      excellent

    2. Au sommaire de La Revue du Design (www.larevuedudesign.com) cette semaine : | InfoDéco dit:

      [...] Design atmosphérique L’architecte suisse Philippe Rahm, lauréat de la dernière carte blanche du VIA (l’une des plus intéressantes de ces dernières années) dévoilait lors du dernier salon Maison&Objets sa vision “atmosphérique” du design, consistant à intervenir tout autant sur des éléments “matériels” (les objets en eux-mêmes) que sur d’autres plus immatériels et sensibles (l’air, la chaleur, la lumière…). [...]

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