Design Choc! La fabrique à sensations
Du 14 au 16 octobre 2009 était organisé le Salon Professionnel du chocolat. A cette occasion, le designer Stéphane Bureaux a proposé à quatre jeunes designers d’imaginer des créations utilisant cette « matière » si particulière, autour d’une thématique commune: « Design Choc! La fabrique à sensations ».
Stéphane Bureaux a imaginé, à l’occasion, deux projets différents. Le Clou (image ci-dessus) est, « comme un virus ami, un élément qui se plante sur ce que l’on veut enrichir de nuances chocolatées : une glace, un gâteau ou, pourquoi pas, un petit pain au lait ». La Colle se propose quant à elle d’utiliser un nouvel outil de cuisine, générant par là de nouveaux usages. Le designer a ainsi inventé un « pistolet à chocolat semblable à un pistolet à colle, mais transformé pour permettre de fondre à la bonne température des bâtons de chocolat moulés spécifiquement pour s’adapter à l’objet ».
FX Balléry a proposé Fujisan, un projet alliant les formes traditionnelles du gâteau et des bougies qui y sont parfois plantées. « L’idée est de revisiter le fondant au chocolat en utilisant la bougie afin d’obtenir le coeur chaud et fondant du gâteau. Plantée dans un biscuit chocolaté, la bougie fait fondre petit à petit son enrobage qui s’écoule puis remplit le cratère du gâteau. Ainsi, le temps d’une chanson, le fondant se prépare sous nos yeux ». Le Fleury est quant à lui un gâteau à déguster en deux temps: un temps de « cueillette » des tiges en chocolat, légèrement parfumées à la lavande, puis un temps de « piochage » au travers des couches successives du gâteau, « afin de mélanger les différentes saveurs et les textures: d’abord craquante et parfumée, puis sableuse et enfin moelleuse ».
Germain Bourré a imaginé Les Cloches, une gamme de cloches à saveurs explorant ‘l’aptitude tant redoutée du chocolat à capter les odeurs et saveurs ambiantes » et transformant le risque en atout. Ses petites cloches « emprisonnent l’espace d’un temps tabac, poivre, cannelle ou tout simplement feuilles de menthe ou coriandre fraîches pour se laisser infuser subtilement. Seul le chocolat est consommé. Ce dernier est sélectionné en amont en fonction de son pourcentage de beurre de cacao et de son possible accord avec une saveur particulière ».
Delphine Huguet a quant à elle proposé Block, une structure à mi-chemin entre la pâtisserie et la menuiserie, permettant de « donner naissance à une unité de production de copeaux ». Block se travaille au rabot dévoilant ainsi, au fur et à mesure des couches, des inclusions de grains de pollen dessinant autant de motifs.
Enfin, Elise Labide a mis en scène deux projets : Barre de Luxe, une barre réalisée « structurée en un profil technique associant fruits séchés et chocolat blanc aux brisures de crêpes dentelle », que l’on scie en fonction du nombre de «bouchées» désirées ; et Cérémonie du Chocolat, un service inspiré de la cérémonie du thé permettant de découvrir le chocolat au travers d’une gamme étendue de gestes et de techniques (chocolat pulvérisé, fondu, moulé, foré, usiné, broyé, réduit en copeaux…).
le 27 octobre 2009 à 10 h 59 min
je donne 21_21 à ses jeunes designers français ( ref à l’expo design + chocolat dirigée par Fukasawa au Japon)
le 29 octobre 2009 à 0 h 43 min
Je ne sais pas si c’est du design, mais c’est incroyablement inventif, libre, raffiné, distancié et…appétissant!
Bravo à cette initiative, à ces jeunes gens, merci à vous.
le 30 octobre 2009 à 9 h 28 min
@ Maurice, le chocolat est un matériau , le design fait un dessin et a un dessein, c’est donc du design . Stéphane Bureaux est un des maîtres fr. du design qui se mange..
le 30 octobre 2009 à 9 h 33 min
Voir le projet de Nendo pour un patissier japonais: support taille crayon porcelaine + crayons en choco… C’est pas du design?
http://www.eparsa.fr/cuisine/images5/design/nendo/stylo%20chocolat%201.jpg
le 31 octobre 2009 à 13 h 20 min
oh que oui, prof Z, bien sûr, c’est du design! et qui plus est, avec une dimension rare: l’éphémère, à ne pas confondre avec l’absence de pérennité.
Et pour cette proposition « design choc », la remarque n’était que rhétorique…
le 1 novembre 2009 à 11 h 34 min
Bonne reflexion sur éphémère et pérénnité
Le chocolat est une matière que l’on peut ne pas manger (c’est difficile)… En tout cas avec la googelisation de la création, un concept développé en Suisse à L’Ecal par Fulguro dans un workshop dirigé par Dorleac et les Bouroullec ne fond pas comme par le passé….
Si la technique creative (le detournement) est la même, Stéphane Bureaux a choisi non un grosse pointe comme Fulguro mais des petits clous, des semences que l’on plante dans un dessert apportant ainsi des nuances chocolatées (plutôt que son histoire de virus ami en cette période H5N1)
http://www.fulguro.ch/pages/chocolate.html
le 1 novembre 2009 à 21 h 47 min
Je viens de me faire une recette classique et simple poire au chocolat fondu
Revenons au projet de Stephane, ce n’est pas simplement un concept basé sur un détournement, il fonctionne gustativement et visuellement
Voir quelques merveilles de design culinaire sur son site
http://www.stephane-design.com/culinaire/culinaire.html