• Une certaine idée du design

    Évoquons, avec un peu de retard, l’intéressant article qu’Alain Cadix, directeur de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle, a fait paraître dans le journal Les Echos fin juin. Il y évoque, avec beaucoup de pertinence, la place du designer dans le processus de conception des objets, ses articulations avec le marketing et la recherche, et plaide pour une intégration en amont des designers dans la définition de projets…

    Morceaux choisis :

    « Nous avons en France une vision tronquée et déformée du design. Nous ne le voyons nettement que dans le champ couvrant en gros la mode, le luxe, la décoration, le mobilier. »

    « Tel qu’il est pratiqué chez nos plus sérieux concurrents à travers le monde, et heureusement dans quelques-unes – trop rares – de nos entreprises, le design est d’abord une attitude (écoute, observation), une intention (on y revient) et une démarche de création. L’homme est au coeur de celles-ci. Non pas le client, le prospect ou le consommateur auquel s’intéresse l’homme de marketing (« marketer »). Le designer, tel que par exemple nous le formons à l’Ensci, concentre toute son attention sur l’homme dans son quotidien, sur ses pratiques, sur les situations qu’il vit (ou pourrait vivre). »

    « L’intention du designer, comme lui ont enseigné ses pères, sera de « donner une forme adéquate aux conditions de vie » (Walter Gropius, fondateur du Bauhaus) ou, dit autrement, de « transformer des situations existantes en situations préférables » (Herbert A. Simon, prix Nobel d’économie) ».

    « Le designer ne prétend pas changer le monde ; il aspire à le rendre plus viable, plus respirable, plus « durable » ; il projette un quotidien « préférable » ».

    « L’International Council of Societies of Industrial Design dit du design industriel qu’il est « le principal levier d’humanisation innovante des technologies ». C’est une vision du design, accommodée au monde contemporain, que des chefs d’entreprise, des patrons de laboratoire et plus généralement des décideurs français devraient partager. »

    À méditer…


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